Sourate An-Nasr

Publié le par Oum Bilal


An-Nasr

Le secours






Bismi-l-lâhi-r-rahmâni-r-rahîm
Idâ jâ-a nasrou-l-lâhi wal fat'h.

Wa ra ayta-n-nâsa yadkhouloûna fi dîni-l-lâhi afwâja.

Fa sabbih bi hamdi rabbika wa staghfirhou innahou kâna tawwâba.




Au nom de Dieu, Le Tout Clément, Le Tout Miséricordieux
Quand viendront le secours divin et la victoire

Et que tu verras les gens embrasser en masse la religion de Dieu

Exalte alors ton Seigneur, et implore Son pardon. Il est toute mansuétude.

 

 

 




Tafsir


Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire

Allah commence cette sourate en racontant au prophète (saws) quelles faveurs uniques Il lui a faite. La première est la victoire sur tous ses ennemis. Les tribus qorayshites qui dirigeaient la Mecque et qui avaient chassé le prophète (saws) et ses compagnons dix ans plus tôt, furent complètement écrasées pendant les huit ans suivant l’Hijra. Lors de Fath Mecca, les mecquois se livrèrent sans se battre et le prophète (saws)  marcha directement vers la Kabba. Il détruisit toutes les idoles et tous les autels de sacrifice qui s’y trouvait. La conquête de la Mecque par le prophète (saws) et ses compagnons dont il est question dans ce verset est nommée « la victoire d’Allah » afin de souligner au prophète (saws) et aux croyants que le succès vient d’Allah.
Contrairement à ce qui est arrivé à d’autres prophètes, comme Yahya
(Paix sur lui) (Jean), qui furent tués, ou torturés par leurs contemporains ou d’autres comme Abraham, (Paix sur lui) qui furent chassés de leur patrie.
Et, puisque le message apporté par le prophète Mohammed (saws) devait être le dernier, Allah lui a donné la victoire pour établir l’islam en Arabie afin qu’elle devienne une base pour sa propagation.
Ce soutient d’Allah est très important parce que même si le message du prophète Jésus
(Paix sur lui) a été diffusé après qu’Allah l’ait soulevé au ciel, il n’est pas resté dans sa forme originelle.


et que tu vois les gens entrer en foule dans la religion d'Allah,


La deuxième bénédiction qu’Allah donna au prophète (saws) fut que la majorité des gens avec qui il avait eu un contact avaient tous accepté l’islam. Après la chute de la Mecque, un grand nombre de gens entrèrent dans l’islam. Durant les treize ans de prêche à la Mecque, plus que trois cent personnes embrassèrent l’islam. Et après son émigration à Médine encore plus de gens acceptèrent l’islam. Enfin, après la conquête de la Mecque, de nombreuses tribus et familles commencèrent à entrer en masse dans l’islam. En effet, les arabes étaient attachés à la conquête pour leur entrée dans l’islam et disaient : « Laissez le avec sa tribu si il triomphe d’elle c’est qu’il est véridique ». quand cela arriva chaque tribu se pressa d’embrasser l’islam.
A un point où l’année suivant la victoire sur les mecquois fut appelée en histoire l’année des délégations, à cause du grand nombre d’ambassadeurs envoyés par les tribus venant de tous les coins de la péninsule arabe. Ces délégations vinrent au prophète (saws) à Médine et acceptèrent l’islam au nom de leur tribu. Avant de retourner dans leur tribu, le prophète leur désignait un compagnon qui connaissait suffisamment l’islam pour le leur apprendre.
Beaucoup parmi les premiers prophètes furent rejetés par leurs contemporains, c’est pourquoi la large acceptation de l’islam fut une grande bénédiction sur le prophète(saws)
La diffusion de l’islam très tôt était nécessaire, puisque c’était le dernier message pour l’humanité. Aussi, plus les gens qui le vivaient étaient nombreux durant la vie du prophète(saws) , mieux le message serait préservé pour tous les temps.


alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon.


Dans ce verset Allah explique ce qu’il veut du prophète après la victoire et l’acceptation en masse de l’islam. D’abord le prophète (saws) doit remercier son Seigneur pour son succès en le glorifiant et en Le louant. Parce que le succès n’était pas le résultat de ses efforts. Et puisque ce succès représente l’achèvement de la prophétie et de son message, le prophète doit maintenant se préparer à quitter ce monde en cherchant le pardon d’Allah. Le pardon pour ces erreurs de jugement involontaire entre le bien et le meilleur.

Ceci n’inclus pas les péchés volontaires, car les prophètes sont Ma’soom, exempts de telles péchés.
Par exemple, un jour, Ibn Umm Maktoum, un aveugle, s’était approché du prophète juste quand il allait expliquer l’islam à une assemblée de chefs de la tribu qoraysh, alors le prophète (saws) a froncé ses sourcils et l’a ignoré. Le prophète (saws) ne voulait perdre cet occasion en or d’appeler les dirigeants qorayshites à l’islam, car leur acceptation signifiait l’acceptation de toute la tribu. Aussi a-t-il évité Ibn Umm Maktoum, puisqu’il était déjà musulman et pouvait être renseigné plus tard. Cependant, Allah révéla dans la sourate Abasa que cette décisions du prophète (saws) était une erreur et que celui qui venait chercher des connaissances sur l’islam aurait du avoir la priorité sur les non musulmans qu’il voulait appeler, peut importe leur position.
En fait quand le prophète s’est assis avec les dirigeants qorayshites et leur a expliqué l’islam, ils l’acceptèrent à condition qu’il se débarrasse de tous ses compagnons appartenant aux faibles classes sociales, car ils ne pouvaient accepter les esclaves et les pauvres comme leurs égaux. Le prophète (saws) rejeta leur condition, car cela était contraire au principe islamique de fraternité entre croyants. Ces mêmes leaders devinrent finalement les plus grands ennemis de l’islam, ils tuèrent beaucoup de musulmans, et pour la plus part, moururent ou furent tués sans jamais accepté l’islam.
Un autre exemple se trouve dans la bataille de Badr. Après cette première bataille entre les musulmans et leurs ennemis, le prophète (saws) demanda à ses compagnons ce qu’il devait faire des prisonniers de guerre. Abu Bakr suggéra de les libérer et Umar de les tuer. Le prophète (saws) choisi l’opinion d’Abu Bakr et les libéra pour 400 dirhams par personne, mais Allah révéla :


Un prophète ne devrait pas faire de prisonniers avant d'avoir prévalu [mis les mécréants hors de combat] sur la terre. Vous voulez les biens d'ici-bas, tandis qu'Allah veut l'au-delà. Allah est Puissant et Sage .

Sourate Anfal, 8, verset 67


Les prisonniers auraient du être tué pour le grand nombre de musulmans qu’ils avaient massacré et torturé à la Mecque puisque c’était la première bataille contre eux. Le résultat de cette libération fut néfaste puisque les prisonniers libérés tuèrent des musulmans à Uhud et pendant d’autres batailles. Le prophète a fait d’autres erreurs de jugement de ce type, mais Allah les a corrigé par le biais de la révélation.

La troisième femme du prophète Aïsha (qu'Allah soit satisfait d'elle) relate que le Prophète (saws) répétait souvent les paroles suivantes dans son inclinaison (roukou `) et sa prosternation (soujoud) :
Subhanak Allahumma wa bihamdika, Allahumma-ghfirli
(Dieu, Gloire et Louange à Toi, accorde moi Ton pardon).
Telle est l’interprétation du Coran (c’est-à-dire de la sourate An-Nasr) qu’il avait faite.
(Al-Bukhari, Muslim, Abu Dawoud).


Le prophète a été ordonné d’invoquer le pardon pour les péchés de ses compagnons pour leur montrer l’exemple et qu’ils sachent comment demander pardon pour leur péché.  
Dans les autres religions comme le catholicisme, les chrétiens sont demandés de confesser leurs péchés à un prêtre qui est supposé être capable de demander le pardon de Dieu pour eux. Les autres chrétiens dirigent leurs prières de pardon vers Jésus qu’ils croient morts sur la croix pour la rédemption de l’humanité. Les juifs se considèrent comme des élus qui hériteront du paradis peut importe ce qu’ils font, ils ne demandent pas le pardon. En islam, les croyants sont demandés de chercher le pardon  pour leurs péchés uniquement auprès de Dieu seul, car personne ne peut leur pardonner à part Lui.
Le prophète Mohammed (saws) a appris à Abu Bakr à réciter cette invocation avant le taslim de la prière :


Alloumma inni dhalamtou nafsi dhoulman kathira
Wa la yaghfiroudhou nouba illa ant
Faghfir li maghfiratan min indika war hamni
Innaka antal ghafourour rahim


Car c'est Lui le grand Accueillant au repentir.

A la fin du troisième verset de cette sourate, Allah explique la raison majeure d’ordonner au prophète (saws) et à ses compagnons de chercher Son pardon.
C’est parce qu’il n’y a pas de limite au pardon d’Allah pour celui qui se repent sincèrement et implore Son pardon. Il pardonnera à un pécheur encore et encore tant que sa repentance reste sincère. Quant à celui qui prononce ses mots de repentance sans les sentir, il n’y a pas de pardon pour lui, car « Les actes dépendent des intentions »
Ainsi un vrai croyant ne sentira jamais que ses péchés sont trop grands pour être pardonnés. Une telle pensée vient du démon, qui veut que l’homme perde espoir en Dieu et faire de ses péchés une habitude, et de cet homme une âme perdue.
Cela fait parti de la nature de l’homme de commettre des erreurs : le prophète (saws) a dit :

Tous les descendants d’Adam commettent fréquemment des erreurs, mais le meilleur d’entre eux est celui qui se repent fréquemment.

Ceux qui cherchent toujours le pardon quand ils pèchent sont parmi les meilleurs de l’humanité.

 




Bienfaits


Sourate An-Nasr est équivalente à un quart du Qur'an comme la Sourate Az-Zalzalah.

An-Nasa'i a rapporté de Ubaydullah bin Abdullah bin Utbah qu'Ibn Abbas lui a dit: "O Ibn Utbah! Sais-tu quelle est la dernière sourate du Qur'an à avoir été révélée?'' Il répondit: "Oui, c'était Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire, (110:1)'' Il (Ibn Abbas) a dit: "Tu as bien répondu .''

Elle fait aussi parti des trois plus courtes sourates du Qur'an qui sont:

al-Kawthar (108) ; al-Asr (le Temps, 103) et an-Nasr (la Victoire, 110).



A propos de

 


Hadith sur cette sourate


Ibn Abbas (qu'Allah soit satisfait de lui) a raconté :

« Umar ben khattab, le deuxième calife, avait l’habitude de m’inviter à ses assemblées aux cotés de Compagnons importants plus âgés qui avaient combattus à Badr avec le prophète. Cependant, certains furent gênés par ma présence et dirent : « Pourquoi invite t-il ce petit garçon avec nous quand nous avons des fils comme lui ( que nous avons laissé à la maison) ? Umar (qu'Allah soit satisfait de lui) dit : « Vous tous, vous savez bien qui il est. » Un jour, il les fit tous venir ainsi que moi. Puis il leur dit : « Que dites vous concernant cette parole d’Allah : « Idhaa jaa’a nasrullaahi wal Fath » Certains répondirent Allah nous a demandé de le louer et de demander son pardon si Il nous aide et nous donne la victoire. Cependant, les autres restèrent silencieux et ne répondirent rien. Umar (qu'Allah soit satisfait de lui) se tourna vers moi et demanda mon opinion, alors je répondis que ce n’était point comme ils avaient dit. Il me demanda d’expliquer. Alors, je dis qu’Allah informait le prophète Mohammed (saws) que c’était la fin (de sa vie). Allah a dit :
 « Lorsque vient le secours d'Allah ainsi que la victoire,», c’est le signe de ta fin, « 3. alors, par la louange, célèbre la gloire de ton Seigneur et implore Son pardon. »
Umar ajouta qu’il ne connaissait aucune autre explication ou interprétation que celle que je venais de faire. »

En agissant de la sorte, Umar a voulu démontrer aux compagnons qu’en dépit de son jeune âge, Ibn Abbas (qu'Allah soit satisfait de lui) était plus savant sur le Qur'an qu’ils ne l’étaient. C’est pourquoi il méritait une place dans le conseil. Bien que l’islam nous enseigne le respect des anciens, il porte plus de respect encore à la connaissance. Le prophète (saws) nous a enseigné que la prière doit être dirigée par celui qui mémorise le plus de Qur'an. Amr bin Salamah a rapporté que son père a dit :

« Je suis venu de la part du prophète (saws) qui a dit : « Quand le temps de la prière est arrivé, l’un de vous doit faire l’appel à la prière et celui qui connaît le plus de Qur'an doit vous diriger. » Amr continua : ils ont observé ceux qui étaient présents et n’ont trouvé personne qui sache plus de Qur'an que moi, alors ils m’ont mis devant (pour diriger la prière) et j’étais seulement âgé de six ou sept ans à ce moment. »



Source : Aslamna


 

Publié dans Coran

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